Soirée dans les catacombes. Bilan : une mycose.
"Une soirée dans les catacombes de Paris, en vrai, c'est comment ?"
Requête de Chloé, courageuse, mais pas téméraire
Traitée par Juliette, qui aimerait l'être un peu moins, parfois.
J'avais toujours rêvé de visiter les catacombes, dans l'illégalité la plus totale. Aussi, quand ma sœur me propose un plan "soirée catacombes ultra privée d'un pote de pote de pote", j'ai des étoiles plein les yeux.
Rendez-vous samedi à 23h dans le 14ème, près des voies de chemin de fer désaffectées. Il y a ma sœur, son mec, une dizaine de personnes que je ne connais pas, et notre chef de groupe, grand spécialiste des catacombes, armé de son plan et de sa frontale. J'avais pris, selon des instructions bien précises, du cash pour payer une amende au cas où.
Descente d'une pente un peu boueuse pour atteindre les voies de chemin de fer, puis 15 minutes de marche avant l'entrée du tunnel. Je m'inquiète de voir des gens en cuissardes sortir trempés comme s'ils revenaient d'une pêche au gros. Moi, je porte mes plus belles baskets et un manteau en pure laine vierge.
Le chef de groupe s'arrête enfin devant un trou de souris. C'est là qu'on entre. À quatre pattes. Après une heure de marche dans un dédale de galeries avec de la flotte jusqu'aux chevilles, nous arrivons enfin à la soirée : une salle voûtée avec une cinquantaine de punks à chiens qui tapent le bœuf en buvant de la 8/6. Nous nous installons là où il reste de la place, dans une salle adjacente, à deux mètres du canisite où les gens viennent pisser.
Deux heures passent. Soudain, une épaisse fumée envahit notre salle. C'est la panique, tout le monde se bouscule pour sortir. Un connard vient de balancer un fumigène. On ne voit pas à un mètre et on ne sait pas quel couloir prendre pour sortir. Paniquée, je m'agrippe à ma sœur en lui disant que nous allons crever là, à 30 mètres sous terre, et que pour nos parents ce n'est vraiment pas cool.
Nous prenons finalement un couloir au hasard à la queue leu leu en se tenant la main. Lorsqu'un quart d'heure plus tard, on y voit enfin plus clair, le chef de groupe nous explique avec la lèvre inférieure qui tremblotte que quelqu'un lui a arraché son plan pendant la bousculade. Même ceux qui étaient restés optimistes jusque-là commencent à tirer la tronche.
Finalement, arrive un groupe de vrais cataphiles qui nous expliquent comment sortir de ce labyrinthe. Nous avons dû emprunter des galeries inondées, marchant avec de l'eau jusqu'à la taille. A ce stade, plus rien à foutre de mes fringues, j'avais surtout peur de croiser un ragondin et d'attraper une mycose.
Retour à l'air libre une heure plus tard. On était trempés et c'était l'hiver. Voilà. Une soirée dans les catacombes, en vrai, ça ressemble à ça.
En vrai… non 😉
Ça c’est dans le pire des cas, quand tu tombes sur un blaireau qui se dit guide
Si le mec s’y connaissait vraiment il t’aurais dit comment te fringuer, n’aurait pas pris 10 touristes en même temps et n’aurait surtout pas besoin de plan
Il faut reconnaître qu’ils sont tombés sur une tanche. Es-tu en train de proposer tes services ?
Avoir envie de tester une chose inconnue et le faire de manière complètement stupide, i.e.:
– Y aller avec un pote de pote de pote de pote de sa soeur,
– Mettre vos plus belles baskets et un pull à deux smics alors que clairement il faut être niais pour penser que les catacombes c’est sec et pas du tout salissant (il s’agit d’ancienne carrières souterraines pardi!!!! et oui il faut bien pisser quelque part),
– Ne pas se renseigner sur l’état d’esprit des gens (oui on décore les salles, on claque parfois des fumigènes pour l’ambiance et oui les gens qui y sont ne ressemblent pas tous à la population du Silencio),
– se mettre à paniquer comme une débile et à essayer de sortir par soi-même parce qu’un mec a craqué un fumigène (non non, ça va pas vous faire crever…même pas vous faire tousser…par contre à essayer de sortir par vous même, oui il est possible que vous y trouviez la mort, ou de belles blessures…);
ne vous autorise pas à faire des généralités à deux francs qui en plus sont complètement fausses.
1) avant de faire quelque chose de risqué, renseignez-vous VRAIMENT sur l’endroit où vous mettez les pieds, et surtout sur les gens avec qui vous y mettez les pieds. Parce que:
– Les (vrais) cataphiles n’ont pas (vraiment) besoin de plan pour arriver et partir des lieux de soirée, puisque ce sont eux qui les dessinent, ou qu’au minimum, ils les connaissent par coeur et qu’ils ne choisissent pas les endroits compliqués pour organiser cela,
– il y a certes des punks à chien qui y descendent pour y boire des 8.6, mais il y a aussi des gens qui y descendent avec un vrai gros Soundsystem, passent plusieurs journées à décorer toutes les salles, font venir des fanfares, etc… et là, je peux vous le dire, ca renvoie au vestiaire les meileures soirées du Rex ou autres clubs de la capitale…
Bref quand on est une petite minette qui rêve de se dévergonder mais qui n’a pas le dixième de ce qu’il faut pour le faire, et qui se sauve en courant à la moindre marre de boue ou au moindre fumigène inoffensif, on s’abstient. Et mieux, on évite de faire passer des messages remplis de choses erronées sur le net, qui en plus stigmatisent une population sur la base d’une vision parcellaire et donc tout aussi erronée.
Bref, quand on est un idiote, niaise et sans ouverture d’esprit avec une connaissance proche du 0 sur un sujet, on se la ferme, surtout si c’est pour juger publiquement le dit sujet
A bon entendeur.
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