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Quand la presse creuse sa tombe


Au sommaire du Monde magazine cette semaine, on trouve un dossier sur les Beatles, un récit des coulisses de la marche du 11 janvier, mais aussi sept pages sur les "compétences" et le "savoir-faire" d'Yves Rocher. Un dossier complet, avec des photos des laborantins en blouse blanche, super concentrés, tout dévoués qu'ils sont à nous proposer des cosmétiques aux petits oignons.

D'habitude, la publicité déguisée en contenu éditorial est qualifiée de "Publi-reportage". Cette fois, le Monde a passé une étape supplémentaire, en nous indiquant seulement en haut à gauche : "Contenu proposé par Yves Rocher". Sympa de "proposer" du contenu, Yves Rocher, merci beaucoup !

En septembre dernier, le même Monde magazine publiait un article édifiant sur le concept marketing du "placement d'idées".

Ami lecteur, quand tu regardes une série ou un film au cinéma, tu crois (naïvement) que le métier des protagonistes est sorti de l'imagination des scénaristes. Las. Certains organismes alignent le pognon pour que la fiction leur fasse gentiment de la pub, l'air de rien. Prenons le film On a failli être amies, avec Emmanuelle Devos et Karine Viard, sorti en juin dernier. L'AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) a déboursé 25 000 € pour faire du personnage incarné par Karine Viard une ambassadrice chic et choc.

On aime la presse quand elle alerte sur les stratégies marketing qui nous croquent le cerveau, pas quand elle creuse sa tombe en se vendant à la pub.

 



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