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#PassionLecture : A rebours, de Huysmans


- Le contexte - Dans Soumission, le dernier roman de Michel Houellebecq, le personnage principal est un spécialiste de Joris-Karl Huysmans. Comme son nom ne l’indique pas, l’homme est un écrivain français de la fin du 19ème siècle, dont on apprend sur Wikipedia qu’il est mort d’un cancer de la mâchoire, ce qui est vraiment moche, mais qui n’est pas le sujet.

Le héros de Houellebecq, donc, est fan du bonhomme. Question : sur tous les lecteurs de Soumission (le livre fait un carton), combien auront eu le courage et la curiosité de lire A rebours, le roman phare de Huysmans ? Et bien au moins un !

Laisse moi te dire que ton amie journaliste a sauté sur cette perle rare et lui a formulé une requête en bonne et due forme (l'objectif n°1 de cette newsletter étant d'utiliser les autres pour ne pas s'emmerder soi-même). Voici sa réponse ami lecteur, elle n'est pas piquée des vers.

- Requête traitée par Adrien- 

Aussi loin que je me souvienne, c’est un des livres les plus chiants que j’ai lu. Je l’ai pourtant terminé (il est relativement court, et très efficace pour trouver le sommeil). Non sans regret, car il ne ressemble effectivement à aucun autre, comme l’expliquent les nombreux commentaires, préfaces et postfaces (à lire après pour éviter tout découragement supplémentaire…).

L’unique personnage, dernier rejeton d’une famille ducale française de lignée médiévale, vit à Paris au XIXème siècle. Après avoir vendu tous les biens de son héritage il se retire dans un pavillon de « banlieue » (soit à la campagne) et renonce à la vie mondaine et parisienne qu’il menait jusqu’alors.

Les dizaines de pages qui décrivent sa passion pour l’étude d’auteurs latins de haute et basse époque sont d’une érudition écrasante d’ennui, tout comme les passages interminables sur les différents aménagements qu’il entreprend pour chaque pièce de sa maison, expliqués à grand renfort de notes en bas de page tant le vocabulaire de l’auteur est technique.

Il tyrannise ses deux seuls domestiques (condamnés à vivre comme des ombres dans sa maison), ne sait plus quelle occupation se trouver après la contemplation de ses collections de dessins, des essais chimiques et fastidieux en parfumerie, et enfin la décoration d’une pauvre tortue géante tropicale qui finira dorée à l’or fin et incrustée de pierres précieuses… et qui finira par en crever.

La fin n’est pas un dénouement mais un soulagement : hypocondriaque et souffreteux, le héros est condamné par son médecin à retourner à sa vie parisienne. Ce qui épargne au lecteur une épreuve qui aurait certainement pu se poursuivre pendant des centaines ou des milliers de pages de plus.



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