20121202-inde

Namaste


Depuis la semaine dernière, ton amie journaliste est en Inde, le pays où il y a autant de vaches que de pigeons chez nous (à force de ne pas les manger, c'était inévitable). A l'heure où je te parle, je me trouve à Rishikesh, la ville où les Beatles ont eu une illumination mystique qui les a conduits à produire leur meilleur album, L'Album blanc (cette affirmation ne souffrira aucune discussion). Effectivement, la vue imprenable sur le Gange, les montagnes qui annoncent le début de l'Himalaya... Moi-même, j'aurais une mandoline, je tenterais peut-être quelque chose, des fois que le choc esthétique révèle un talent enfoui.

Aujourd'hui, la ville est envahie par des hordes d'Européens qui viennent faire du yoga et méditer dans ce qui est devenu la Mecque de la salutation au soleil. En dehors des vaches, on croise dans la rue beaucoup de "perchés" : de très jeunes femmes qui marchent pieds nus, et qui trainent derrière elles une ribambelle d'enfants blonds marchant pieds nus, des hippies vieillissants qui marchent pieds nus, des quinquagénaires déguisées en princesse des 1001 nuits (pieds nus). Dans les cafés, on discute connexion avec le divin, et connexion tout court : en 2015, la recherche de son moi intérieur s'accompagne inévitablement de la quête du meilleur réseau wi-fi.

Dans le formulaire de demande de visa, le gouvernement indien demande aux aspirants touristes de donner un "signe physique distinctif". Ton amie journaliste a bien songé à mettre "bonnasse", mais il parait que ça ne suffit pas. Renseignement pris, les ambassades se servent de ces informations pour retrouver leurs ressortissants qui sont restés vivre dans les ashrams, frappés par la découverte de la vérité. Apparemment, la vérité s'accompagne souvent d'expériences capillaires, dread locks ou crâne rasé, qui les rend difficiles à reconnaitre.

Ami lecteur, je pars demain faire l’expérience de l’ashram pendant une semaine : si je ne reviens jamais, sache que j’ai une marque de naissance sur le mollet droit.

 



Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

*