Naître femme ou le devenir
En Inde, il semblerait qu’il vaille mieux être un transsexuel, plutôt qu’une femme affublée d’un vagin dès la naissance. Jusqu’en 1998, les compagnies ferroviaires réservaient un wagon aux handicapés, aux vieillards et aux femmes. Une attention qui laisse songeur.
La presse locale regorge d’histoires de viols, ordonnés par des conseils de village, ou à l’initiative de simples particuliers. Ce qui donne lieu à des échanges sympa dans le train : «- Tiens, on passe par le village où la fille a été violée sous la menace d’une arme à feu. - Ah ouais ! ».
Un Indien rencontré dans le métro de Delhi a même recommandé à ton amie journaliste de télécharger une appli spécialement conçue pour les agressions sexuelles, qui permet d’appeler à l’aide en quelques clics. #Rassurant.
Pour ce qui est des transsexuels en revanche, le pays a juridiquement reconnu l’existence d’un troisième sexe. Dans la tradition hindoue, les « hijra », comme on les appelle, sont douées de pouvoirs magiques. Quiconque ne cède pas à un hijra faisant la manche peut recevoir un mauvais sort en guise de punition. Ou une claque. Du coup, les gens lui font volontiers l'aumône.
Simone de Beauvoir avait -presque- vu juste : il vaut mieux ne pas naître femme, mais le devenir.