lave-vitres

Le paradoxe du produit lave-vitres


Certaines situations de la vie courante soulèvent des questions abyssales. Exemple. Pourquoi suis-je entrain de laver ces vitres ? Pourquoi ? Alors qu’il est deux heures de l’après-midi, que j’ai un travail, des ambitions pour moi-même, voire des convictions sur le fait qu’une femme n’est pas génétiquement programmée pour vivre avec des gants Mapa ?

J’ai autre chose à foutre, et pourtant, je frotte. Alors que personne ne me l’a demandé. C’est d’autant plus absurde qu’il n’y a pas de nettoyage plus ingrat que celui des vitres. Du verre propre, par définition, ça ne se voit pas.

De toutes les personnes qui mettront les pieds chez moi, je serai la seule à savoir que, si l’envie m’en prenait, je pourrais lécher l’encadrement des fenêtres sans prendre de risque sanitaire.

J’ai remarqué que cette fièvre hygiéniste me prenait après chaque location de mon appartement sur Airbnb (ça ne paye pas bien, la presse, ami lecteur). Soyons honnêtes, les chances que mes éphémères visiteurs aient souillé les fenêtres sont minimes. L’explication est ailleurs.

Je me réapproprie les lieux en les nettoyant. Comme les animaux qui marquent leur territoire en pissant dans les coins, je remplace l’odeur des autres par la mienne. En l’occurence, celle du Canard lave-vitres. J’affirme mon existence avec du détergent.

Ami lecteur, si un jour tu passes chez moi, pense à lécher un peu les carreaux. Tu me feras plaisir.



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