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#JeSuisChien


Chien, de Samuel Benchetrit, Grasset Requête de Steph

Il y a quelques semaines, ton amie journaliste a vécu une histoire passionnelle… avec un livre. Je l’ai commencé, j’ai été intriguée, puis, très vite, excédée. Je l’ai balancé dans l’herbe en le traitant de gros dégueulasse, je suis allée le rechercher, je ne l’ai plus lâché. C’est un roman très curieux, mais au moins, il ne laisse pas indifférent. Ce qui n’est pas si fréquent.

Jacques se fait virer de chez lui par sa femme, qui prétexte qu’elle développe une maladie de peau très rare lorsqu’elle est en sa présence.

Une fois mis à la porte, Jacques s’achète un chien excessivement moche. En sortant du magasin, la créature est écrasée par un bus. Comme il lui avait acheté un stock de croquettes, et qu’il n’a plus un rond, il se met à manger lui-même les croquettes. Et progressivement, Jacques devient chien. Les poils ne se mettent pas à lui pousser, mais pour le reste, c’est un vrai chien, qui aboie, et qui enchaîne les assis-couché-debout-va chercher pour faire plaisir à un homme qui, du coup, devient son maître.

C’est un peu comme Didier, le film avec Alain Chabat, mais en version glauque. Parce que si Jacques mute en chien, c’est parce que c’est l’image que la société lui renvoie de lui-même. C’est très dérangeant, mais tellement bien amené que cette transformation n’étonne pas vraiment le lecteur. Vers la fin du livre, on a le sentiment de renifler le danger avec lui, on l’accompagne dans sa quête de réconfort auprès d’humains compatissants… Enfin on est dans sa tête de chien, quoi.

Ton amie journaliste ne savait pas grand chose de Samuel Benchetrit... Il vient de gagner quelques galons dans mon hit parade personnel.



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