Ivre, elle se coupe les cheveux avec des ciseaux de cuisine
Dans la série « les mystères de l’univers », ton amie journaliste a remarqué que quand elle était seule chez elle, avec la flemme de bosser chevillée au corps, elle faisait des conneries. Comme les mômes. Quand ils ne font plus de bruit parce qu'ils sont entrain de peindre le chien avec du Typex.
Le drame s'enclenche quand je tombe sur une paire de ciseaux.
Je commence par couper des fringues : les manches d’un tee-shirt, un jean qui n’avait rien demandé. Mais ça ne suffit pas. Alors après, je passe aux cheveux.
Ton amie journaliste a un truc avec les coiffeurs (là, et là aussi). Une relation difficile. Et quand je m’ennuie, il y a toujours un moment où je me dis que ce métier ne requiert aucune compétence. Qu’après tout je me coupe les poils depuis la nuit des temps, et que les cheveux ne sont rien d’autre que des poils de tête. Je coupe. Je suis saisie d'un délicieux sentiment de transgression. Je trouve que je ressemble à Kate Moss. Et, plus tard, à un yorkshire qui aurait pris la pluie.
Une fois mon forfait accompli, j’écoute Julien Doré, dont la reprise des Bêtises illustre magnifiquement le moment que je viens de vivre.
Et je m’enquille toutes ses vidéos en me disant qu’on ferait un beau couple. Quand je suis seule chez moi, j’ai un tiers de mon âge civil. Curieux.