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En quête de sens, le film qui fait du bien


Requête d'Awen : "Mon amie journaliste peut-elle voir En quête de sens, et nous dire si réellement ce film apporte une réflexion nouvelle et intéressante sur notre crise existentielle collective ?" Je commence par une homélie : gloire à cette newsletter, qui me met sur des chemins où je ne me serais jamais aventurée par moi-même.

Un après-midi d’infortune (il pleuvait), je me suis souvenue de la requête d’Awen, et je me suis engouffrée dans un des cinémas parisiens où joue encore le documentaire « En quête de sens » (depuis, il n'y en a plus qu'un).

Malgré une fréquentation assidue de ceux qu’on appelle « les graines germées », je n’en avais pas vraiment entendu parler, sinon de loin, et pas concentrée.

Le film raconte l’histoire de Marc de la Ménardière, marketeux qui bossait à New-York et sortait en boîte avec des filles à gros seins (en gros). Un séjour prolongé au lit à cause d'une cheville cassée va tout changer. Son pote altermondialiste lui prête des documentaires sur Monsanto et les capitalistes démoniaques ; après les avoir vus, il ne peut plus retourner bosser, il est victime d’une crise existentielle. Ca arrive. Souvent aux meilleurs.

Alors ils partent, tous les deux, à la recherche… d’un sens. Ils voyagent au Guatemala, au Mexique, en Inde et en Californie. Ils parlent à des mystiques, des astrophysiciens et des paysans. Ils jeûnent, ils méditent, ils font du yoga… Ils deviennent des graines germées.

Amie lectrice, je ne sais pas si on peut dire que ce film apporte "des réflexions nouvelles", puisque c’était ta question. Je peux juste te dire qu’on en sort avec le sourire et le poing levé, convaincu que le temps du matérialisme a sonné.

Contrairement aux films écolo qui donnent envie de mettre sa tête dans le four, En quête de sens est résolument positif, incroyablement enthousiasmant, même dans ses maladresses. Parce que ces types-là n’avaient jamais fait un film de leur vie. Ils ont mis quatre ans, ils l’ont auto-produit et auto-distribué : l’objet cinématographique est bancal, et ça fait partie du message. Il a fait 90000 entrées et compte parmi les trois documentaires les plus vus de l’année passée. Donc oui, il se passe un truc.

Du coup j’ai sollicité une rencontre avec Marc de la Ménardière. On a parlé avènement d’une nouvelle ère et hutte à sudation. Aujourd’hui, il bosse à mi-temps pour l’asso de Pierre Rabhi, Colibris. Avec sa belle gueule et son air serein, il est la meilleure pub de ce qu’il avance.

On a aussi évoqué un dommage collatéral dont sont victimes ceux qui s’écartent de la consommation comme seul horizon de vie : dans le film, il raconte qu’après ses voyages, il a du mal à aller boire des bières en terrasse en parlant de rien avec ses potes. D’où le risque -il s’agit de mon grain de sel perso- de ne fréquenter que des graines germées, et peut-être, de devenir dogmatique à son tour…

En attendant, ton amie journaliste adore l’idée d’un éveil spirituel qui me parait très politique, dans l’excellent sens du terme. Loin des partis, les mains dans la terre et la tête dans les étoiles. En quête de sens, de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière



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