De l’hygiène des abeilles
"Il serait pas un peu pourri le miel qui vient des villes ? Le PDG de AirParif serait-il heureux de se taper une tartine beurre-miel si ce dernier vient des toits de l’Opéra Garnier ?" Requête de Flore, sceptique.
Requête traitée par PigeonPigeon, qui fabrique justement son propre miel, à Paris. #CaTombeBien
Avant de t’étouffer avec ta tartine, il faut déjà comprendre comment le miel est fabriqué.
Pour faire simple, l’eau est filtrée par la terre, puis par la plante, qui la transforme en nectar. Le nectar est prélevé par l’abeille via une langue en forme de paille. Il n’est jamais en contact avec l’air – et ses polluants.
L’abeille le stocke dans son jabot, et via tout un système d’enzymes et de filtrations internes, le transforme en miel.
Si l’on retrouve des particules fines et des métaux lourds dans le corps des abeilles (dans ses tissus gras notamment, qui jouent le rôle d’éponges à polluants), le miel en est quasiment exempt.
Une fois le miel prêt, il est stocké dans des alvéoles de cire operculées (fermées hermétiquement), et la cire joue le rôle de dernier capteur de polluants. Le miel des villes est donc vierge des polluants que nous respirons.
Mais prends garde : il y a polluant et polluant. Les pesticides et insecticides, et notamment les néonicotinoïdes, atteignent la totalité de la plante et restent actifs tout au long de son cycle de vie. On les retrouve dans le nectar. Le nectar récolté dans des zones traitées aux pesticides est donc pollué, et l’on retrouvera des traces de pesticides dans le miel.
Les villes françaises, et Paris notamment, ont renoncé depuis plusieurs années à traiter les parcs et jardins aux produits chimiques. Contrairement aux vergers et champs de colza de la France agricole…