#ContreCouv’
Quel dommage ! Si mes confrères du Point m'avait consultée, j'aurais suggéré une meilleure option de couverture (avec un titre tout en finesse en plus) (c'est con).
Car si la méditation constitue, d'après eux, "la nouvelle clé de la réussite", elle est aussi une occasion rêvée de se faire enfler. Voilà des années que ton amie journaliste s'échine à exposer publiquement Sogyal Rinpoché (en couverture de ma version du Point, à droite).
Ma première rencontre avec ce lama 100% tibétain remonte à 2011, lorsque j'avais effectué un stage de méditation, justement, dans son centre de retraite de Lérab Ling, dans l'Hérault. Après onze jours à me peler les miches dans une tente, j'avais effectivement trouvé quelque bénéfice à rester assise en lotus, mais j'avais surtout été ahurie par la personnalité du taulier.
Adulé par les retraitants, Sogyal Rinpoché est un homme qui pète, qui multiplie les blagues racistes comme d'autres les petits pains, et qui propose à ses élèves d'abandonner tout esprit critique. « Suivez les enseignements, ne réfléchissez pas trop. Je suis votre boss, je suis votre maître, votre rôle est de me suivre », ordonne-t-il sans rire.
Une autre manie de Sogyal Rinpoché consiste à coucher avec les plus jolies de ses élèves au prétexte de les faire accéder à l'éveil. Depuis les années 70, le bonhomme a des dizaines de casseroles aux fesses ; ton amie journaliste a eu l'occasion d'entendre le récit en détails d'une de ses victimes, c'est pas jojo. « Mon job, c'était d'être à sa disposition : le laver, l'habiller, transmettre ses ordres aux autres, dormir au pied de son lit au cas où il aurait besoin de moi, préparer ses voyages...» ET, bien entendu, écarter les jambes quand le maître avait besoin de décharger.
En février 2016, le bras droit de Sogyal Rinpoché, celui qui traduisait ses enseignements en français depuis 30 ans, a fini par avoir une épiphanie. Parmi mille et une anecdotes, il a raconté comment le lama n'hésitait jamais à demander des offrandes en liquide à ses étudiants, lui qui aimait se payer des suites à 3 000 € la nuit (tout en prêchant le renoncement pour ses disciples).
Et pourtant, Sogyal Rinpoché remplit les salles, les Occidentaux continuer à se presser à ses conférences et à se prosterner devant lui.
Est-ce que, à force d'être confrontés à l'immense vide spirituel de nos sociétés capitalistes, nous nous serions rendus vulnérables aux plus grotesques des charlatans ? #Question.