La-vie-dAdele

Comment les lesbiennes font-elles l’amour ?


 

En général, la question intervient tard dans la soirée, très tard, quand les regards partent en vrille et les conversations en couille. Ami lecteur, je vais t’éviter d’avoir à la poser, bourré à 4H du mat’. Et je vais répondre à cette interrogation qui, sans aucun doute, t’as déjà traversé l’esprit : mais comment deux meufs peuvent-elles bien faire l’amour ?

Sous-entendu subtil : comment fait-on pour avoir une vie sexuelle sans pénis en érection, alors que c’est-tellement-cool-un-pénis (en érection). Sous-sous-entendu : est-ce que la vie sexuelle de ton amie lesbienne ressemble à ce film de boules où une fille blonde à cheveux longs lèche sa copine brune à cheveux longs, en attendant quand même avec impatience qu’arrive l’Homme, le vrai. Voire, pour les cinéphiles : est-ce que ton amie lesbienne tape les fesses de sa compagne comme la camarade Léa Seydoux dans La vie d’Adèle ?

Pour ne rien te cacher, je me suis aussi posée la question. Il y a quelques années, bien avant le goût des premières lèvres féminines. C’était à une soirée vodka-ananas (oui, j'ai su être jeune), juste après le coming-out d’une amie. Elle m’a regardée, amusée, m’a agité ses deux mains devant les yeux et a ajouté : « A ton avis ? ».

Me sentant perplexe, une autre amie homo m’a coincé dans la pièce d’à-côté, m’a montré ses doigts, ongles rongés, et m’a donné ce précieux conseil : « Si tu as un doute sur l’homosexualité d’une meuf, regarde ses ongles. Une lesbienne n’a jamais les ongles longs. Jamais. »

Attention, ami lecteur, je ne peux malheureusement pas te certifier que TOUTES les filles ayant les ongles coupés ras sont du bon côté de la force. Mais je peux en revanche t’assurer que les actrices qui se doigtent avec des ongles de 5 centimètres sur YouPorn doivent bien morfler. Pareil avec celles qui portent des bagues de motards.

Oublie l’idée que deux meufs ensemble, ça s’emboîte comme des ciseaux. Enfin, ça arrive, mais une fois tous les six mois, pour changer de la levrette. Non, vraiment, la clé, ce sont les doigts. Pour le nombre, tu vois avec Frigide.

Pour le reste, j’ai conscience que cela va peut-être briser ton fantasme, mais du cul lesbien, c’est d’abord du cul. Des rapports de domination, ou pas. L’une des deux qui est plus entreprenante que l’autre, ou pas. L’une qui a envie de faire l’amour le matin, l’autre plutôt le soir, ou pas. Des préliminaires, ou pas (mais c’est mieux avec, comme chez vous). Des râles et les poings qui serrent les draps quand on jouit, ou pas. Des godes, ou pas - non, nous n’avons pas toutes un placard secret blindé de sextoys et de piles usagées. Ton amie lesbienne, par exemple, n’en a jamais franchement vu la couleur (et elle n’en souffre pas).

Il faut quand même que tu saches la vérité : le sexe lesbien est un délice (en plus, tu peux faire l’amour sans prendre la pilule). Mais il y a un gros « mais » : deux filles ensemble, c’est deux fois plus de règles. Et donc, deux périodes du mois où, on ne va pas se mentir, tu pratiques moins - voire pas. Oui, ton amie lesbienne a aussi cru que « deux meufs qui vivent ensemble ont leurs règles en même temps », mais c’est une énorme arnaque. Bref. Vivement la ménopause.

MAL-FONT-WHITEL'auteur

> Ton amie lesbienne n'a pas les cheveux courts, mais elle porte des chemises à carreaux. Histoire de ne pas bousculer tous les clichés d'un seul coup.

> Parce qu'elle est généreuse et philanthrope, et aussi parce qu'elle est un peu déprimée par l'état général des connaissances sur le sujet, elle propose de te raconter le monde de l'homosexualité féminine.



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