50shades

Cinquante nuances de Grey : c’est non


Requête : "Après avoir croisé une énième personne dans le métro entrain de lire 50 nuances de Grey, je m'interroge : est-ce que je passe à côté de quelque chose, ou est-ce que je peux continuer à me dire que je suis au-dessus de ça ?"

 

Avant tout autre commentaire, je voudrais te dire, amie lectrice, que cette requête t'honore. Le snobisme est un vilain défaut qui peut nous faire passer à côté d'authentiques moments de grâce (il suffit de songer au film Les Visiteurs pour s'en convaincre). 

Sache que c'est après un examen minutieux des meilleurs extraits du tome 1 de 50 nuances de Grey que je prends la plume pour te donner cet avis sans nuance (pour le coup) : c'est naze. Loin de ton amie journaliste l'idée de condamner l'histoire bien sympathique d'une jeune vierge découvrant les joies du sexe avec un gentil sadique. Il vaut mieux un bon roman érotique qu'un mauvais YouPorn ; après tout, une main suffit, l'autre peut donc bien être occupée à tenir un livre. Le problème amie lectrice, c'est qu'une main n'y suffira pas.

Car voilà, on ne peut pas susciter l'envie en décrivant une relation amoureuse avec onze mots de vocabulaire. Le personnage principal, Anastasia, dispose d'une palette d'attitudes physiques plus limitée que celle d'un Playmobil. Elle se "mord la lèvre" (cinq occurrences au cours d'une lecture d'une heure), elle souffre d'un syndrôme de la "bouche sèche" (quatre occurrences), elle "déglutit" (trois occurrences), et elle a "jambes qui se raidissent" (trois occurrences). Et c'est tout. En outre, elle répète beaucoup les mots "par pitié" et "bordel", avec une variante : "bordel de merde".

Si 50 nuances de Grey était un roman érotique efficace, on ne verrait pas autant de gens le lire dans le métro. Cet indice aurait dû nous mettre la puce à l'oreille.

Consolons-nous plutôt avec un extrait des Visiteurs.



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