De la passion des Américains pour les « hot tubs »


Deux heures après mon arrivée, j'étais déjà plongée dans le bain, littéralement. L'amie qui m'accueillait m'a emmenée dans un coin de Berkeley où un hippy fortuné a rendu son jardin accessible au public. Les gens y vont pour profiter du jacuzzi qui trône au milieu des arbres. Déjà, c'est un trip. C'est encore plus un trip quand tu sais que c'est un lieu où la parole est interdite, et où les vêtements sont "optionnels" (c'est à dire que personne n'en porte). En vingt ans d'amitié et quatre ans de colocation avec N. dans nos jeunes années, je ne l'avais jamais vue nue. Et bien ma foi, l'Amérique a eu raison de sa pudeur ; je l'ai même vue se lancer dans des positions de yoga, à poil, sous le regard bienveillant du chat de la maison. Le lendemain, nous avons rendu visite à S., qui vit seule sur une colline dans la Napa Valley. Elle aussi a tendance à retirer ses vêtements sans raison apparente, et elle aussi a installé une baignoire dans son jardin. Ton amie journaliste en conclut que c'est culturel, comme la morve chez les enfants néerlandais. La Californie est pourtant frappée de sécheresse, au point que les restaurants ne servent plus automatiquement de carafes d'eau à leurs clients... Pour bien vivre aux États-Unis, il faut savoir s’accommoder de quelques paradoxes.



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